#LIve Report: Les 10 Ans Des Jeudis Du Jazz

Pour fêter les 10 ans des Jeudis du Jazz, Benjamin Bregeaut et l’équipe du Théâtre de la Licorne

ont organisé une soirée spéciale à l’Espace Miramar de Cannes où la jauge plus importante a permis d’accueillir tous les amateurs et tous les curieux de jazz différends. Deux sets, deux quintets. Celui de la harpiste londonienne Alina Bzhezhinska puis le fougueux Tigre D’eau douce du saxophoniste Laurent Bardainne. Le Jazzophone est là, yeux et oreilles grand ouverts.

Alina Bzhezhinska s’installe derrière sa harpe, fait sonner quelques cordes pendant que ses musiciens prennent place.  Pas de temps mort, ils attaquent le set par une reprise de Pharoah Sanders, suivi de la relecture d’une composition Dorothy Ashby (fameuse harpiste afro-américaine). Le saxophoniste Toni Kofi – véritable découverte de cette soirée- emballe au ténor les deux morceaux, virtuosité, sonorité grave et piquante,

appuyée par le batteur en puissance et le percussionniste en volutes expressives. La harpe redevient plus cristalline dans le « For Carol » composée par Alina pour sa prof et mentor. Ils mettent ensuite le feu avec Fire, un thème signé Alice Coltrane et Joe Henderson avec ce riff de basse lancinant, ses percus africaines de Joel Prime

et le sax survolté. Petit passage en harpe électro, un peu plus expérimental, presque new âge, vraiment intéressant, avant de revenir à ce spiritual jazz inspiré par Alice et John Coltrane pour finir le set. Avec même, en avant-première, « Whispers of Rain » un thème de son album éponyme (sortie en juillet).

En final, ou presque, un moment flamboyant en trio contrebasse, batterie, percussions, sous le regard manifestement enchanté de la harpiste. Entracte, changement de plateau, rafraichissement.

L’équipe technique a mis en place le nouveau plateau pour un Tigre d’Eau Douce composé de Laetitia N’diaye au chant et synthés, Philippe Gleyzes à la batterie, Arnaud Roulin aux claviers, Fabe Bambi Baurel aux percussions, tous sous la houlette du saxophoniste Laurent Bardainne.

Le répertoire du soir, la bande son d’une journée ensoleillée à l’Eden Beach Club, issue du dernier album du groupe. Mais quelques morceaux comme Le Vent, les arbres, les oiseaux m’encouragent, une ballade inspirée par le Facteur Cheval, datent de plus longtemps.

Les membres du groupe quittent tour à tour la scène pour laisser seul Philippe Gleyzes à ses baguettes pour un solo d’anthologie (si, si!).

Un set vigoureusement joyeux et groovy qui nous donne à entendre un très joli duo sax-synthé/Bardainne- Roulin, plus tard, une intro ardue percussions-batterie.

Calé contre son gros ampli, Sylvain Daniel avec sa basse rouge assure une pulsation chaleureuse, au médiator, non dénuée de traits d’humour.

L’ambiance est très hot, certains se lèvent pour danser sur le devant de scène, d’autres débouts frappent dans leurs mains -parfois même- en rythme. On a eu un Luxe, calme et volupté pas si baudelairien et le set, comme le concert se termine par Dance For Eternity.

Très bon choix comme final même s’il faut désormais aux spectateurs rejoindre leur home et à attendre octobre pour le début de la 11e saison de ces jeudis du jazz.

Le 05/06/25 à l’Espace Miramar – Cannes (06)

Ecrit par Jacques Lerognon

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