L’automne, c’est le retour des Jeudis du Jazz de Cannes. La dixième saison voit son programme augmenté et passe à désormais à douze concerts jusqu’en avril. Le théâtre cannois affiche une nouvelle fois complet pour accueillir le trio du pianiste castillan Daniel Garcia. Il est accompagné de ses deux compères cubains habituels, le grand dégingandé Reinier Elizarde (El Negrón) qui fait paraitre petite sa contrebasse et Michael Olivera à la batterie.
Daniel Garcia débute par une intro en piano solo façon classique, Chopin, Liszt comme pour se délier les doigts.
Mais très vite ses deux acolytes entrent dans la danse, un coup de baguette sur la cymbale, un petit riff sur les quatre cordes.
Des ondes latines se profilent sur la scène. “Gates to the Land of Wonders” sera suivi de “La Comunidad”, un tango flamenco, et donc pas argentin, selon les propres dires du pianiste. Ils revisitent en live une grande partie du dernier album du trio “Wonderland” (ACT- 2024) dont ils jouent le titre éponyme juste après la présentation des musiciens. Michael Olivera est prompt insuffler quelques rythmes de son île natale dans son drumming délaissant les baguettes pour jouer à mains nues.
El Negron n’est pas en reste, il n’hésite pas à user de sa contrebasse comme d’un instrument de percussions. Il nous offre, un peu plus tard, un magnifique et long solo avec même une sorte de tapping en bas du manche vraiment singulier.
Après un long morceau inspiré d’anciennes mélodies de Castille, on se dirige vers la fin du set. Daniel Garcia rajoute sa voix réverbérée, à son jeu de piano. Un thème surprenant mais somme toute plaisant. En rappel, il fait chanter une grande partie du public une courte mélodie qu’ils accompagnent jusqu’au salut final.
Un trio dynamique et enthousiaste. Enthousiasme que le public salut d’une standing ovation.
Le 24/10/24 au Théâtre Alexandre III – Cannes (06)