#LiveReport : Camille Bertault + Jacky Terrasson trio

Soirée festive pour les amateurs de jazz au Théâtre National de Nice. En effet, c’est un double plateau de choix qui nous était offert ce mardi 16 novembre au TNN, avec le double plateau Camille Bertault et Jacky Terrasson.

Camille Bertault tout d’abord. La jeune femme (35 ans !) qui fut une niçoise d’adoption (elle fit des études musicales au CNRR de Nice) revint sur la scène du TNN en triomphatrice, avec un nouveau répertoire, et un nouvel album « Le tigre » où elle mêle son jazz de touches electro-funk. Néanmoins son trio (Minino Garay, percussions, Christophe Mintz, contrebasse, et Fady Farah, piano et Fender Rhodes) est beaucoup plus proche du jazz le plus pur. Une voix cristalline au services de textes originaux ou empruntés à de grands écrivains (Rimbaud, Bukowski, Prévert…) une instrumentation sans faille, une présence scénique irréprochable, des dialogues avec le public à la fois malins et pédagogiques, un pur bonheur. Retenons, entre autres merveilles, un très beau « Je vieillis », réflexion douce/amère sur l’âge, étonnante de la part d’une si jeune (et jolie) femme. Clou du spectacle, la remise à Camille Bertault, surprise et ravie , de son portrait réalisé par le dessinateur et peintre Jacky Ananou.

Changement d’ambiance et de répertoire avec le spectacle de Jacky Terrasson et de son trio. Bien qu’ayant collaboré avec Camille Bertault sur son dernier opus, l’univers de Jacky est tout autre. Accompagné par ces sorciers du rythme et de l’harmonie que sont Géraud Portal, contrebasse, et Lukmil Perez, batterie, il mêle compositions et standards avec une finesse sans égale, un sens aigu de l’improvisation et une inventivité rythmique jamais prise en défaut. Le concert commence par « The Call » une composition dédiée à Ahmad Jamal, grand pianiste maître de l’espace et du temps, grand favori de Miles Davis. Puis des variations sur des thèmes connus, tels « Caravan », qui donnent lieu à de brillantes improvisations, alors que la rythmique accomplit un travail de titan.  Soutenant Jacky Terrasson à la fois et le relançant sans cesse. « The Art of the trio » aurait dit Brad Mehldau, qui s’y connait. Un concert en tous points brillant, capable d’assurer le bonheur, ou du moins le plaisir, d’un public venu très nombreux. Une réussite.

Ecrit par Gilbert D'Alto
  • Les concerts Jazz et +

  • Le Jazzophone