#LiveReport : Cory Henry « Revival »

Un régal absolu ! Voilà ce que ressentit cet humble chroniqueur à la fin du concert donné par Cory Henry et son trio « Revival » au Forum Nice Nord ce 31 Janvier 2019, dans le cadre des Nice Jazz Festival Sessions programmées  par Fréderica Randrianome-Karsenty.

Mais commençons par le commencement. Dans un Forum Nice Nord rempli à ras bord pour ce concert « sold out »(complet, en français), les jeunes musiciens du groupe The Vibes Lobbyists ouvrirent le bal, et de manière fort honorable. Tiffania Rakoton au chant, Mickael Berthélemy au clavier, Félix Joveniaux à la batterie, Kim Nguyen à la guitare, eurent le courage de jouer uniquement des compositions originales, dans une veine nu-soul mâtinée de grooves hip-hop et de solos jazzy (bravo à Mickael et Kim). Une excellente surprise pour le public qui les connaissait peu, en dehors de leurs camarades du Conservatoire de Nice, venus leur prêter main forte. Keep on grooving, kids !

Puis sous un tonnerre d’applaudissements, Cory Henry fit son entrée sur scène, accompagné de  Taron Lockett à la batterie et Isaiah Sharkey à la guitare, et vint s’asseoir derrière les claviers de son impressionnant orgue Hammond B3, qu’il complétait par un piano Fender Rhodes et un mini Moog. Il attaque avec un blues de facture classique, avec un jeu d’orgue rappelant le grand Jimmy Smith. Le guitariste Isaiah Sharkey, impressionnant de virtuosité et de feeling s’en donne à cœur joie sur ce véhicule idéal pour les guitaristes. Ils enchainent avec le classique « Organ Grinder Swing » typique du soul jazz, et on remarque sur ce morceau la frappe sèche et précise de Taron Lockett. Ensuite un morceau très Caraïbes, entre calypso et rumba. Nouveau changement de style avec un blues en la mineur, joué de manière très bop, qui montre les racine jazz de Cory, qui se situe entre jazz, blues, gospel et soul, bien qu’il puisse tout jouer puisque il a aussi bien accompagné les Roots que Bruce Springsteen. 

Une maturité musicale impressionnante pour un jeune homme de 31 ans ! Il nous dévoile ensuite ses talents de pianiste en s’installant au Fender Rhodes pour deux ballades très « soul » gorgées de feeling et une impro sur le standard « All The Things you are « . Puis retour à l’orgue pour un slow blues, qui commence lentement et en binaire, puis  accélère soudain pour passer en ternaire, avec le trio faisant encore preuve d’une confondante virtuosité sur ce très rapide tempo. Hélas, toutes les bonnes choses ayant une fin, nous approchions de la fin du concert et il était temps pour Cory Henry de nous faire entendre ses talents de chanteur, ce qu’il fit sur une magnifique et poignante reprise de « If it’s magic » de Stevie Wonder. Un concert mémorable donné par trois musiciens généreux, chaleureux, ouverts.

Photos : © Z@ius / Next Movement

www.coryhenry.com

Ecrit par Gilbert D'Alto

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