#LiveReport : Omer Avital & Pierre Marcus au Forum Nice Nord

Dernier concert de jazz de la saison organisé par Nice Music Live au Forum Nice Nord le 24 novembre 2018. Une fin en apothéose avec en première partie le Pierre Marcus Quartet suivi du « Quantar » de Omer Avital. Les leaders étant l’un et l’autre contrebassistes, ce n’est pas un hasard si l’influence de Charles Mingus était souvent perceptible tout au long des deux concerts.

Pierre Marcus présentait le répertoire de « Pyrodance » son tout récent album, avec un quartet un peu différent de celui avec lequel il a enregistré son CD. Si Thomas Delor (ami d’enfance du leader) tient toujours la batterie, les saxophonistes Irving Acao et Baptiste Herbin étaient en effet remplacés par Melvyn Marquez au ténor,  une lourde tâche dont il est s’est tiré avec brio, tandis que, et avec le même talent, Simon Chivallon succédait à Fred Perreard au piano. Concert en tout point remarquable. Elégance des thèmes, richesse des harmonies, justesse des « mises en place », diversité des rythmes  et fougue des improvisations. Dès 21h30, les nombreux spectateurs étaient ainsi déjà ravis de leur sortie malgré un temps très incertain.

Le quintet d’Omer Avital, présente, quant à lui, un florilège de ses trois derniers albums et quelques avant-goûts du CD à venir.

Pour son troisième passage à Nice (dont un au « Nice Jazz Festival » en 2013), le contrebassiste a totalement renouvelé sa formation. Deux saxophonistes ténor : Asaf Yuria et Alexander Levin, dont l’un joue aussi du soprano, accompagnés par Eden Ladin au piano, au synthétiseur « Nord », et au piano Fender et Itay Morchi à la batterie. Tous très jeunes new-yorkais d’adoption, et tous formés en Israël, qui semble être devenu, depuis la consécration du contrebassiste et du trompettiste homonymes  Avishai Cohen, une nouvelle pépinière d’excellence des jazzmen contemporains. Selon son habitude, le leader, toujours souriant joue en dansant avec et autour de son instrument et si sa musique évoque celle de Charlie Mingus par son énergie, et ses filiations avec le blues elle cependant moins « tragique » en s’inspirant aussi  de celle d’un autre leader charismatique : Art Blakey (et ses « Jazz messengers »), très souvent cités tout au long du concert ». Un moment magnifique (1h 30 de musique intense et passionnante) qui prouve, une fois de plus s’il en était besoin que, non, le jazz n’est pas mort comme le disaient les Cassandre des années 90, et qu’il va même, et c’est un euphémisme, plutôt bien.

www.nicemusiclive.fr

www.omeravital.com

www.pierremarcus.com

Photos : Alain Fontana

Ecrit par Daniel Chauvet
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