#LiveReport : Saint Jazz Cap Ferrat – Jour 2

Pour cette deuxième soirée sous les pins du jardin de la Paix, le retour de la trompettiste bahreïni-britannique Yazz Ahmed et une nouvelle mouture du Delvon Lamarr Organ trio.

Yazz Ahmed est entourée d’une formation originale pour cette tournée estivale : Ralph Wyld au vibraphone, Rod Youngs à la batterie

et Dave Manington à la basse électrique. Ils nous présentent le dernier album de la trompettiste : A Paradise In The Hold. Des compositions où jazz traditionnel et influences orientales s’enchevêtrent autour de conceptions sonores électroniques. Le bugle quart de ton est filtré par une multitude de pédale d’effets. Yazz Ahmed joue souvent une main sur les pistons et l’autre sur les boutons de son rack.

Des compositions où le rythme est primordial, drums, vibraphone, basse occupent un espace sonore

d’où émergent les nappes psychédéliques de la trompette. Elle avait impressionné lors de son passage au Forum Nice Nord en 2018, elle étonne ce soir, avec une musique complexe, innovante cependant un peu froide malgré l’energie developpée par un Rod Young en verve..

Le trio de Delvon Lamarr (DLO3) est tout nouveau, le batteur vient juste d’intégrer le groupe, le guitariste Brice Calvin faisait encore ses vidéos (Little Wing, Rude Mode) sur TikTok il y a peu, avant d’être embauché par l’organiste.

Nouvelle équipe donc mais le répertoire reste sur ses belles bases blues, rythm and blues, soul. De Jimmy Smith à Booker T. & the MG’s avec certains passages qui évoquent The Allman Brothers Band. Delvon Lamarr est toujours aussi disert au micro entre les morceaux

que quand il joue de son Hammond B3 : une main sur le clavier du haut, l’autre sur celui du bas et les deux pieds qui -talons-pointes- se baladent sur le pédalier.

Des vieux tubes des années 50-60, quelques compositions personnelles et les hommages à ses mentors, ses références, Isaac Hayes, Earth, Wind & Fire. Il n’oublie pas son habituelle reprise de Careless Whisper, le tube de George Michael qui permet à Brice Calvin de faire un chorus monumental. Quand, en fin de set, Delvon Lamarr s’essaie au chant c’est un peu weird, selon ses propres termes mais heureusement le rappel nous ramène dans le droit chemin d’un funk soul pour finir en beauté.