#LiveReport : We are 4 à Drap

« Quand Sly Johnson, cœur hip-hop, voix soul et beat-boxer incontournable, décide de se tourner vers le jazz, il s’entoure des meilleurs ! » écrivait notre confrère Télérama lors de la fondation de ce groupe. L’on ne saurait mieux dire, et nous en avons eu la preuve ce dimanche 25 Juillet à la Salle Jean Ferrat de Drap pour l’une des dernières soirées des Estivales du Conseil Départemental.

Et des meilleurs il était entouré, c’est sur ! Qu’on en juge : à la batterie, rien moins que André Ceccarelli, le batteur, voire le musicien, niçois, le plus connu au monde ; à la basse électrique, le « maestro du funk » comme l’a présenté Sly, Fifi Chayeb, et enfin le benjamin de l’équipe, mais étoile montante du jazz hexagonal, Laurent Coulondre au  Fender Rhodes.

Un concert jubilatoire qui commença par une reprise très « soulful » du classique « Lovely day » de Bill Withers , transfiguré par les onomatopées et autres brisures rythmiques provoquées par le chant de Sly Johnson, qui n’est pas à proprement parler un rapper , mais plutôt un slammer et un scatter à l’esprit (et à la voix) très jazz-soul. « Dédé » assure un groove très funky, alors que Fifi démontre qu’il est un bassiste hors-pair et un maître du slap, tandis que Laurent improvise librement sur ce canevas qui lui donne matière à exposer des lignes très proches de ce que jouaient Herbie Hancock et Joe Zawinul à l’époque où ils officiaient chez Miles Davis période électrique. Autre standard de la soul, le « What’s going on » de Marvin Gaye qui donne lieu à un époustouflant solo de basse, et à un véritable show corporel et vocal de Sly Johnson, incroyable M.C, se démenant comme un pantin désarticulé tout en plaisantant avec le public sur les déboires de Laurent Coulondre avec les interférences de son piano électrique. Une accalmie avec le « Georgia on my mind » de Ray Charles introduit par un long passage au piano solo, avant que la voix chaude de Sly qui se fait crooner pour l’occasion n’entame ce classique intemporel. Emotion palpable dans le public et standing ovation. En définitive, un concert plein de verve et d’originalité, voire de surprises, servi par quatre musiciens au sommet de leur art et qui alliait le respect de la tradition et l’aventure de la modernité. Grande soirée.

Ecrit par Gilbert D'Alto

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