#Portrait : Louis Dollé

« Loin d’une démarche purement citationnelle ou appropriative, Louis Dollé actualise des figures issues de traditions extrêmement variées, mais qui renvoient toutes à un fond culturel partagé, dʼoù la multiplication de références artistiques, historiques mythologiques et populaires. Louis Dollé appréhende son métier comme un « passeur » d’images et de significations et se définit lui-même comme un « Artiste Ymagier ». Il perpétue ainsi le long fil de l’histoire de l’art et nous rappelle qu’il est fait d’éternels recommencements. »

Bonjour Louis Dollé, ou sommes-nous ?

Nous sommes chez moi rue de Jussieu à Nice. Cet endroit est ma maison, mon atelier, une salle d’exposition, une salle de concert, et aussi, une école d’art.

Tu es né pas loin d’ici.

Oui je suis né à la clinique Santa Maria.

Quel est ton Parcours ?

Je viens de l’artisanat, j’ai étudié l’ébénisterie à Nice, avec un grand pédagogue, statuaire, Jean Cortese. Mes études commencent à Pasteur dans un LEP ou j’ai appris un vrai métier, le travail du bois. J’ai été aussi à la Villa Thiole et la Villa Arson. J’utilise plusieurs matériaux, comme le métal et le bois principalement. J’ai commencé avec les Lego, avec lesquels ou j’ai gagné 3 fois le concours de la Foire de Nice (réel). J’ai dessiné aussi en même temps que la sculpture, parce que tous les arts vont ensemble. Je dessine, je sculpte, j’écris, je joue de la trompette. J’ai un groupe de musique ou l’on compose et on ne fait pas de reprise. L’art est une famille. J’ai besoin tout le temps de créer avec tous les supports qui me parlent.

Tu ne te considères pas comme un artisan ni comme un artiste. Tu dis que tu es un Ymagier. C’est quoi un Ymagier ?

L’Ymagier, viens d’imaginaire. Et l’ymagier est celui qui construisait les cathédrales de A à Z, architecte, sculpteur, décorateur et même souvent musicien. C’est le côté avoir des idées et les réaliser.

Par quels Artistes as-tu été influencé ?

Enfant, j’aimais Michel Ange et les maitres de cette époque. Mais après j’ai lu, je me suis intéressé a d’autres périodes et est apparu Giacometti. A cette époque, peu de gens connaissaient Giacometti. J’ai étudié Picasso, et ensuite, j’ai découvert Ernest Pignon Ernest. Je l’ai rencontré, j’ai exposé avec lui. C’est quelqu’un qui prépare une exposition pendant deux ans. Il a une idée, un projet. Il ne la réalise que quand il trouve le lieu. Et c’est ça qui m’a plu, j’aime aussi installer mes œuvres dans des espaces insolites, comme à l’Arboretum de Roure.

Tu as créé une école d’art en 1997

Oui je donne des cours de sculpture, de dessin, d’histoire de l’art a des personnes de tous les niveaux. Il y a aussi des cours de chant lyrique, un cours de chant diaphonique, et aussi un cours de théâtre. Comme je disais, tous les arts se rencontrent.

Et si on parlait de Jazz. Tes premières découvertes avec le Jazz.

Quand j’étais enfant, je prenais des cours de piano, j’aimais beaucoup la musique classique. Et un jour mon père m’a acheté une anthologie de jazz de Verve. Et depuis j’ai continué à acheter des vinyles, des CD… J’écoute énormément de musique. Comme je le disais avant, j’aime écouter les mélanges, comme le jazz rencontre le classique, le jazz rencontre le rap. J’apprécie ce mélange de style qui fait avancer la musique. Je me suis mis à la trompette avec la découverte de Dizzie Gillespie, Chet Baker. Miles Davis je suis venu sur le tard. Gillespie, je l’ai vu enfant à Cimiez. Je suis de nouveaux musiciens, comme Ibrahim Maalouf, bien qu’il soit décrié dans le monde du Jazz. Son Album hommage à Miles Davis est remarquable ainsi que celui sur Oum Kalthoum. Ce que j’aime dans le jazz c’est ce côté improvisation. C’est une prise de risque, se servir de l’accident. Comme disais Umberto Ecco « Quelque chose de beau doit avoir une dose dimperfection ». J’adore quand Duke Ellington enregistre et il lui manque un batteur. On entend une cymbale qui sonne, mais c’est lui avec sa voix qui fait le son. Maintenant j’écoute tout. 

Est-ce que tu as encore en mémoire des concerts qui t’ont marqué ?

J’y reviens encore, mais le concert d’Ibrahim Maalouf qui est venu en quartet, m’a de nouveau enthousiasmé, je l’ai vu une bonne dizaine de fois. Avishai Cohen et Éric Truffaz m’ont surpris par leur créativité. Et bien sûr Miles Davis à Juan les Pins. J’écoute aussi du Blues, John Lee Hooker tout seul à la guitare, c’est un grand moment. Je n’ai pas un choix drastique pour une musique en particulier. J’aime la bonne musique, Gaisnsbourg, Arthur H, Beethoven, dans tous les domaines.

Merci Louis pour ce moment de partage.

Je suis parti de chez Louis, et je me sentais joyeux. J’ai rarement rencontré des personnages aussi entiers et aussi humbles que lui. Je me suis dit : heureusement qu’il existe encore des humains dignes de ce nom. 

Pour continuer cette interview, vous pouvez aller sur son site 

http://loudolle.free.fr

Ecrit par Jacky Ananou

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