Qu’on se le dise, Gregory Porter, le géant Jazz/Soul s’impose mais peut être pas là où nous l’attendions. En effet, fort du succès de ses derniers albums Be Good, Liquid Spirit, Take me to the Alley ainsi que son Live in Berlin tous plus gorgés les uns que les autres d’une grosse dose de soul fortement communicative, le natif de Sacramento a décidé de retourner à ses fondamentaux, à sa base et à la musique qui le berçait enfant.
En reprenant les titres phares de son idole Nat «King » Cole, Gregory Porter n’a que faire des critiques qui pourraient lui reprocher ses choix comme j’ai pu le lire dans certains articles. C’est un homme libre et qui ne se répète pas. Quand cette démarche est conduite sous les auspices de la musique de Nat « King » Cole et d’une partie de son catalogue qui connue un immense succès commercial, cela fait mouche dès les premières mesures de l’album.
En effet, la musique de Nat « King » Cole est une perle rare, vestige d’une époque bénie ou commercial n’était pas un adjectif péjoratif. Lointaine époque révolue…
En faisant honneur à ce répertoire, Gregory Porter accompagné de son crew et d’un grand orchestre philarmonique londonien de trente musiciens, nous offre ici une relecture de ces standards avec sa voix inimitable de crooner sublimant les « Smile », « But Beautiful », le très touchant « Sweet Lorainne » sans parodier les originaux (impossible par ailleurs tant le timbre de voix du stentor est éloigné de la voix de Nat). Les arrangements orchestraux sont signés Vince Mendoza, celui là même qui sublima tant de jazzmen.
C’est beau, c’est frais, c’est swing et cela vous accompagne du matin au soir. C’est une musique de la vie et de ses petits riens que nous offre ici Porter. La musique d’un temps où la romance et les arrangements pour cordes, bois n’étaient pas symbole de sirupeux mais d’une certaine mélancolie rimant avec « Love ».