#LiveReport : Avishai Cohen trio au Monte-Carlo Jazz Festival

Le temps est frais, le reporter du Jazzophone a rejoint la principauté. Un confortable fauteuil rouge l’attend à l’opéra Garnier. 20h30 tapantes, Avishai Cohen pénètre sur la scène, accompagné dElchin Shirinov le pianiste azéri qui l’accompagne depuis 2019 et de sa toute nouvelle batteuse, la jeune Roni Kaspi, à peine 21 ans. Ils s’installent proches les uns des autres comme pour mieux percevoir les vibrations de leur musique.

Le répertoire de ce soir, nous dit le bassiste après deux morceaux, est tout nouveau. Celui d’un prochain album qu’il ont peaufiné pendant cette tournée. C’est la dernière date, notre meilleur concert, rajoutera t’il malicieusement, un peu plus tard. Et de fait, le concert est magnifique. Le piano de Shirinov qui swingue sans pourtant se départir de son côté romantique. Les solos de contrebasse sont toujours inspiré. Avishai s’en offre un pratiquement à chaque titre. Les mélodies sont belles, moins empreinte d’orientalisme que dans le passé. Et puis, il y a Roni Kaspi qui assure une présence rythmique de tous les instants et dévoile toutes ses qualités dans deux formidables longs solos. Le dernier, en rappel, particulièrement vigoureux, incisif et puissant. On imagine le sourire, quelque part, de Keith Moon ou Buddy Rich. Les arrangements sont aussi particulièrement bien travaillés. Dans un morceau lent dont on ne saura pas le titre, la contrebasse double en bas du manche le riff de la main droite du pianiste pour l’instant d’après, reprendre celui de la main gauche dans le haut du manche sur un drumming léger des balais sur les cymbales. Ils ne feront même pas semblant de sortir pour le premier rappel, Avishai pose sa contrebasse, ils viennent saluer puis reprennent leur instrument. Le contrebassiste installe un pied de micro devant lui pour chanter, tout d’abord une chanson en espagnol,  » El sueño va sobre el tiempo », inspiré d’un texte de Garcia Lorca. Ils enchaînent sur le standard « I Remember You » popularisé par Chet Baker. Le piano est toujours romantique alors que la contrebasse se fait câline.

Second rappel, avec fausse sortie cette fois-ci. Deux morceaux plus anciens et ce fameux solo de Roni Kaspi, déjà évoqué. Quelle maestria. Une fort belle façon de débuter ce 15e MCJF. Sur les écrans dans l’atrium de l’opéra, une image rend un dernier hommage à Jean-René Palacio. On lui doit la programmation de cette édition comme celles des précédentes.

Ecrit par Jacques Lerognon

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