#LiveReport Festival Saint Paul de Vence : Youn Sun Nah

La rédaction du Jazzophone a délégué deux de ses journalistes (Sir Ali et votre serviteur) pour assister dans les premières hauteurs de l’arrière-pays, au concert de la chanteuse Youn Sun Nah 나윤선. Le cadre, l’une des deux soirées jazz du Festival de musique de chambre de Saint Paul de Vence, dans un lieu magique, la place de la Courtine.

Le soleil commence à descendre, les cigales cymbalisent dans les oliviers quand le trio prend place sur la petite scène. Youn Sun Nah est entourée par Tomek Miernowski, aux guitares et claviers et Rémi Vignolo pour la rythmique, basse, contrebasse et batterie. La setlist est très inspiré du dernier enregistrement de la chanteuse coréenne « Immersion ». Un répertoire intimiste qui cadre bien avec le lieu et le calme de cette place.  Le troisième titre « Asturias » d’Albeniz est l’occasion d’un magnifique duo entre Youn Sun Nah et Tomek Miernowski. Solo guitare, parties vocales scattées, chantées se mêlent, s’entremêlent, se répondent, s’apostrophent. C’est la contrebasse qui par un long chorus prend le relais pour un thème du voyage. Ils ne sont que trois mais il y a finalement au moins six formations différents si l’on compte les instruments que chacun des deux sidemen utilisent. Guitare acoustique, contrebasse, voix. Piano, batterie, voix. Guitare électrique, voix. Basse électrique, claviers, voix. Et tous, avec des arrangements d’une précision inouïe, même s’ils s’autorisent quelques parties improvisées. Du grand art. Et que dire de la performance vocale de Youn Sun Nah ? Elle peut susurrer de façon quasi imperceptible, imiter le cri des mouettes puis monter de 15db pour crier et, dans l’instant qui suit, reprendre sa voix plaintive. La partie finale du concert est somptueuse.

« Hallelujah »de Leonard Cohen en duo avec Tomek Miernowski, à la telecaster, enchainé avec une très poignante version de « Sans toi » de Michel Legrand & Agnès Varda pour finir par un galopant « God’s Gonna Cut You Down » de Johnny Cash. Les deux rappels sont tout aussi vibrants. Le mélancolique « It’s a Pity » de George Harrison et un de ses vieux titres qu’elle chante souvent, le très enjoué « Pancake » (ice-cream, French fries, hamburger, Milk shake,…) qui nous permet de redescendre dans la vallée, sourire aux lèvres !

Youn Sun Nah

www.tomekmiernowski.com

Photosfrederic-pasquini.com

Ecrit par Jacques Lerognon

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