#LiveReport : Jazz à Lérins

C’est à l’initiative du très actif Bernard Weidmann et de l’association Tribal Production, déjà responsables de la création du Mimont Jazz Club, que nous devons la naissance de ce festival de jazz aux îles de Lérins.

C’est sur un Zodiac affrété par l’association Cannes Jeunesse que l’équipe du Jazzophone se rendit le samedi 8 septembre sur la paradisiaque Île Sainte Marguerite pour assister au festival qui sise déroulait au légendaire fort de l’île où fut détenu (entre autres) le Masque de Fer.

Après une promenade sous les pins parasols centenaires, nous sommes arrivés au Fort, où se pressait déjà une foule nombreuse. Les concerts commençaient à 17h et présentaient deux groupes, tout d’abord le quintet du pianiste Adrien Brandreis et ensuite le Swingarium Quartet qui officie autour de Bernard Weidmann.

A 17h tapantes et sous un soleil de plomb, le quintet d’Adrien Brandeis (Adrien Brandeis au piano, Joachim Tritone au saxophone, Philippe Ciminato, aux percussions, Guillaume Leclerc, à la basse et Felix Joveniaux, à la batterie) monta sur scène. Nous vous avons déjà dit tout le bien que nous pensons de cette formation, et comme toujours ce fut un moment absolument jubilatoire malgré la canicule. Fusion parfaite entre jazz et rythmes latins, discours expressifs du piano et du sax, complicité  de la rythmique, du pur plaisir. Le groupe joua beaucoup de morceaux extraits de l’album « Euforia » ainsi que de nouvelles compositions à paraître sur le prochain album. Pour leur dernier morceau, il furent rejoints par Joris Malia, saxophoniste du Swingarium Quartet.

Après une heure et demie de concert, vint la pause, pour donner aux musiciens (et au public) le temps de se restaurer. Puis à 20h 30, le Swingarium Quartet fait son entrée sur scène. Autour de Bernard Weidmann à la batterie, deux émérites professeurs de la classe Jazz du Conservatoire de Nice Robert Persi au piano, et Christian Pachiaudi à la contrebasse, et un brillant élève du même conservatoire, Joris Malia au saxophone ténor.

Le groupe joue un répertoire très hard-bop constitué de standards du genre, avec aussi une touche modale « coltranienne ». Robert Persi présente les morceaux de manière très humoristique, ce qui met à l’aise un  public, peut être peu familier avec cette musique. Ils   attaquent  avec « The night has a thousand eyes » puis enchaine avec « On Green Dolphin street » rendu célèbre par Miles Davis,  avant d’attaquer un « Giant Steps« d’anthologie.  Puis Robert Persi nous présente sa composition « 27, rue des Oliviers », emplie de sensibilité. Coup de chapeau d’ailleurs à Robert Persi, absolument époustouflant avec son jeu intégrant toute l’histoire du jazz moderne, de Wynton Kelly à Herbie Hancock en passant par Bill Evans et Mc Coy Tyner. Soutenu par un Bernard au jeu très « Elvinjonesien », la solide contrebasse de Christian et les subtils entrelacs de Robert Persi, Joris Malia peut se permettre de belles envolées lyriques, avec un jeu de plus en plus puissant depuis que nous l’avons découvert sur la scène du tremplin du Nice Jazz Festival. Un quartet exemplaire à tout point de vue, comme d’ailleurs ce festival dont on espère la continuation et la pérennisation. Une journée mémorable.

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Photos : Dominique Kuentz

Ecrit par Gilbert D'Alto
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