#LiveReport Jazz sous les bigaradiers : Cie So What & Henri Texier

Après une journée entière consacrée au Jazz et aux papilles votre envoyé spécial, fidèle au poste, rejoint cette belle salle de la Coupole, où les six membres de la Compagnie So What ont délaissé, un temps, leur casquette (virtuelle) d’organisateur pour une impeccable tenue noire, floqué du logo de leur groupe.

Les trois soufflants sont devant, Alex Benvenuto et sa clarinette basse, Thomas Guillemaud, sax soprano et Laurent Lapchin trompette et bugle.

Ils commencent en guise d’apéritif, par Dewels, un thème de Mulatu Astatke pour nous mettre en jambe. Ils sont vite rejoints par la guitare de José Serafino et les deux rythmiciens Jean-Marc Laugier à la contrebasse et Cédric Fioretti à la batterie.

Pas de temps mort dans ce set, les morceaux s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. Henri Texier n’est pas dans la salle, mais le groupe joue tout de même l’une de ses compositions, « Don’t buy Ivory Anymore ». Et, ma foi, on se laisse prendre au jeu. Un copieux Mingus pour plat de résistance (la resistance lui va bien!), « Haitian Fight Song ». Suivront, le « Neige » de la trompettiste Airelle Besson, superbement réarrangé (et dynamisé) pour le sextet, la guitare de José renvoie leurs notes à la trompette, au sax et aux sombres souffles de la clarinette.

La compo d’Aldo Romano qui suit, nous rappelle quel grand compositeur il a été, il est encore. Retour pour finir à l’éthio-jazz de Mulatu Astake, traité à la sauce (piquante) So What (restons dans le thème des papilles). Très beau solo, sobre mais efficace, de José Serafino.

et un vigoureux de Cédric Fioretti qui se déchaine en fin de set !

Pas de doute avec des antipasti de cette qualité, nous sommes fin prêts pour déguster le plat de résistance, le Sand Quintet d’Henri Texier.

Le temps d’un rafraîchissement (superflu vu la température extérieure), quelques réglages sur le plateau, les cymbales, le pedalboard, les diverses clarinettes et saxophones sont en place. Ils ne tardent pas à se mettre en place. De gauche à droite, Manu Codjia à la guitare;

un peu derrière, Henri Texier, puis devant Sébastien Texier, ses clarinettes, son alto ;

à ses côtés, Vincent Lê Quang avec ses saxophones et vers la droite,

Gautier Garrigue à la batterie. Ils vont jouer le répertoire du dernier album « Sand Woman », mélange de nouvelles compositions et de vieux titres réarrangés. C’est, armé d’une baguette de batteur qui cingle les cordes de sa contrebasse qu’Henri Texier débute le concert. Il est soutenu par la frappe puissante de son jeune drummer qui ne le quitte pas des yeux.

Les trois solistes ornementent la mélodie sur cette rythmique incantatoire qui ne faiblit pas. Suivront « Sand Woman » et « Hungry Man » sans que la pulsion ne faiblisse. Puis vient le moment le plus fort de leur set, « Sacrifice », tout d’abord en trio, basse, batterie, sax ; prolongé d’un long solo de Manu Codjia, dans les aigus, sur sa « Vendramini » qui exulte,

Sax et clarinette viennent aussi se mêler à la fête. Du free Jazz à base de blues qui réjouit les oreilles. Plus tard, Henri Texier annonce le prochain morceau au titre énigmatique et drôle, « Momone » et « Bébert », dédié respectueusement pourtant, à Simone Veil et Robert Badinter sans qui, « le monde serait un peu moins bien », nous dit-il, malicieux ! Ils ont joué longtemps mais nous ne sommes pas repus, en rappel, le premier morceau que Texier a enregistré, a long time ago, « Amir », là encore rythmique groovy et superbe mélodie aux saxophones, relayé par la magie des mains de Codjia et le solo de batterie.

On est presque demain, la musique a rempli toute cette journée et pourtant on en voudrait encore mais rejoignons sagement nos logis, quitte à glisser un petit CD dans le lecteur le temps de la route. Un grand merci à toute l’organisation et aux bénévoles pour ce samedi en ♪ fête ♫. Et pour cette soirée « Coupole », l’une des plus belles depuis la venue des frères Belmondo et leur « Hymne au Soleil« , il y a longtemps déjà.

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Ecrit par Jacques Lerognon

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