#LiveReport : Saint Jazz Cap Ferrat : Sosa – Ovalles – De Vito / Symmetric

Un programme d’esprit et de genres très variés pour cette deuxième soirée à Saint Jean Cap-Ferrat : un trio cosmopolite latino-italien et un quartet de musiciens français à deux leaders.

Le pianiste cubain Omar Sosa

et le percussionniste vénézuélien Gustavo Ovalles

sont associés à la chanteuse italienne Maria Pia De Vito. Autant les rares duos piano-percussions fonctionnent à merveille, les deux instrumentistes se répondent, s’immiscent dans le jeu de l’autre de la plus belle des façons, autant la vocaliste a plus de mal à enthousiasmer. Elle scatte, elle gémit, elle double sa voix avec un looper. C’est seulement quand elle entonne dans sa langue maternelle, une chanson napolitaine dédiée aux mères, aux femmes, celle qui nous protègent, que son chant se fait plus dense, plus intime.

Un des très bons moments est quand Gustavo Ovalles joue d’une sorte de percussion aquatique, une outre qui émet des bruits d’eau, qu’il modifie, déforme avec les mains et sur lesquels Omar Sosa fait quelques beaux arpèges sur le piano à queue (aqueux du coup). C’est un peu comme une balade en paddle au soleil couchant dans l’anse des Fossettes, juste en dessous de cette place de la Liberté.

Les techniciens démontent les divers percussions et claviers et prépare la scène pour le prochain groupe. Le claviériste Laurent Coulondre passe quelques temps à régler ses trois claviers, quelques tests micros pour la batterie puis le trompettiste Nicolas Gardel, le saxophoniste Baptiste Herbin et  le batteur Yoann Schmidt s’installe. Le quartet Symmetric est au complet.

Les deux leaders jouent le thème à l’unisson (ou pas) puis partent en solos alternés, tout d’abord dans une compo de Gardel, « TheStrocke » puis « Le Zappy » de Baptiste Herbin. Une composition dédiée à la fois à son grand-père et au fameux (mais ancien) animateur radio et chanteur jazz Zappy Max. L’association trompette-sax fonctionne à merveille, une complicité qui se voit et s’entend. Derrière son orgue Laurent Coulondre, tout sourire, s’en donne à cœur joie.

Des nappes sonores, la main gauche qui glisse tout au long du clavier supérieur. Souvenir d’enfance à nouveau avec « Geronimo », le rythme reste frétillant, les tempos sont rapides et la musique joyeuse et festive. Pour preuve, ils poursuivent avec « YoYo » un reggae ! Qui permet à Coulondre toutes les fantaisies et à Baptiste Herbin un magnifique solo, associé à la frappe nerveuse de Yoann Schmidt.

Après ses débordements enthousiastes qui nous ont délectés, Nicolas Gardel dédie le prochain morceau, le très romantique «Endless Memories of You »  à toutes ses ex.

Les cigales, toujours en forme, accompagnent les chorus soudain plus calmes. Cela ne durera pas car ils se lancent dans un titre drum and bass, intitulé « Jungle Bells » qui va faire bouger tous les spectateurs. Clavier aux basses profondes et compressés, rythme sautillant, long solo de trompette puis Baptiste Herbin reprend le flambeau avec son alto et sa reverb pour un chorus rapide et virtuose, appuyé une nouvelle fois par un Yoann Schmidt lui aussi en verve.

Dans un final déchainé, le saxophoniste empoigne son soprano, sans lâcher l’alto et souffle dans les deux, sans ralentir le rythme. Epoustouflant et magique.

Puis, ils saluent un public ébahi et transporté. On n’ose se lever, espérant un rappel, mais on sent bien qu’ils ont tout donné dans cette ultime incandescence.

Le 09/08/24 place de la Liberté – St Jean Cap-Ferrat
Ecrit par Jacques Lerognon

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