#LiveReport : Marseille Jazz des 5 continents, 25 ans – Jour 1 : Ouverture

Lancement ce 1er juillet 2025 du Festival Marseille Jazz des 5 Continents avec une soirée d’ouverture envoutante à la Vieille Charité. Sur la scène de la cour du musée national, 45 musiciens issus de deux formations musicales, Divertimento – l’orchestre symphonique dirigé par la cheffe Zahia Ziouani et Nine spirit-Poetic ways la compagnie de Raphaël Imbert. Le concert sera sous le signe de la rencontre et du partage. Comment ne pas s’intriguer d’une fusion musique jazz et musique classique. Destination assurément intergalactique.

Ce projet est né d’une rencontre entre ces deux personnalités atypiques dont la priorité musicale est inscrite dans leur ADN. Sous la baguette de la cheffe Zahia Ziouani, des cordes classiques, des instruments tel que le basson, le haut bois, une harpe, et un double drums si cher au jazz, sax alto et clarinette basse. Celia Kameni au chant. 

L’ovni musical s’avère être un ouvrage fusionnel aussi profond que virtuose. On dit que les planètes ne se rencontrent que dans le chaos mais aux premiers sons, l’astronef invite au voyage pictural et poétique. Les cordes classiques dialoguent avec les sons rauques du sax d’Imbert. A la batterie, Anne Pacéo glisse ces architectures jazz. Les violons bordent les voiles symphoniques d’œuvres de Camille Saint-Saëns, de Gabriel Fauré. « Dans un rêve », nous y sommes. L’univers s’ouvre avec ce que les deux maitres de musique Ziouani et Imbert nous ont préparé. Un parcours inspirant et choisi mais dont le discours sera libre à l’instar de leurs protagonistes.

Au programme également, Nina Simone, Ferre, Baudelaire, Brel et ses Marquises embrumées de parfum océanique. On ne boude pas son plaisir emporté par le violoncelle de Titi dans sa chemise « Flamingo ». Ici, les volutes de la contrebasse de Pierre Fenichel en Guest. Là, les mains fluides de Pierre-François Blanchard s’animent sur le damier noir et blanc en glissade de croches compagnes de la divine Celia Kameni dans ces improvisations de notes bleues. Le moment est suspendu. Sensoriel. Des intermèdes nous ramènent sur la terre ferme. Tantôt Zahia Ziouani détaille le sillon tantôt Raphaël Imbert nous invite à la suite. 

Le projet n’a été travaillé qu’en 6 mois et certains morceaux sont joués en entier par l’Ensemble ici et maintenant car cette soirée est une première. Et quelle promesse ! S’ouvre d’autres espace-temps dont seule la musique est maitresse. Virtuoses, ils le sont. Inspirés par ce voyage interplanétaire en mouvement ascendant aux confins de l’univers en pleine expansion et nous enveloppent.

Le Jazz mystique de Poetic ways fusionne avec le classique onirique de Divertimento dans un champs expérimental pur et trace son orbite magnétique imprévisible et familière résolument jazz. Que du bonheur. Et comme s’il n’y avait pas de hasard, le Festival jazz des 5 continents fêtent cette année 25 ans d’existence toute comme la compagnie Nine Spirit et le projet Divertimento.

Ecrit par Lawrence Damalric

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