Free Human Zoo « The Mysterious Island » (Odusseia Records / L’Autre Distribution)

Dans une époque où la popularité musicale se mesure après « 30 secondes d’écoute », c’est rare, courageux et enthousiasmant de voir sortir un « album concept » d’une heure non-stop !! Et c’est encore plus osé quand cet album s’avère être du jazz, fondé sur des contes d’un autre temps épaulés par une narration !!! L’île Mystérieuse, le nouveau 4^ème album de Free Human Zoo, se révèle bien être cet ouvrage. Ce groupe peu ordinaire est dirigé depuis une dizaine d’années par le batteur compositeur Gilles Le Rest, co-piloté par le tromboniste Laurent Skoczek, et chacun de leurs albums se présente telle une fresque musicale, riche en images, emplie de reliefs sonores. Cette fois, ils font une plongée profonde dans l’océan de Jules Verne, avec comme particularité la présence des voix, parlées et chantées pour mieux illustrer l’histoire. La musique, très stylisée et actuelle, se situe quelque part entre Soft Machine et King Crimson, avec des traces de Ennio Morricone, Frank Zappa et d’Igor Stravinsky plus un zeste de Manu Dibango !

P.S : Le livret, fascinant et astucieux, se pare d’une image de couverture qui est celle d’un vrai poisson-lune… nous observant du fond de l’océan !!

Sir Ali

02/2023

Orbit « In-Visibility »

Yolk Records

Il y a des albums qui enthousiasment dès la première écoute. C’est le cas de « In-Visibility », deuxième opus de Orbit. Un trio formé par le pianiste Stéphan Oliva avec le contrebassiste Sébastien Boisseau et le batteur californien Tom Rainey. La formule classique du piano trio totalement remodelée par les trois compères dans un studio breton. Stéphan Oliva signe la majorité des compositions, mais laisse la dernière « Orbit », sûrement pas un hasard, à son maître Bill Evans. Chaque thème semble défriché par le trio, Tom Rainey s’appuie sur la trame de la mélodie pour un drumming figuratif qui raconte lui aussi une partie de l’histoire. Sébastien Boisseau explore avec maestria le moindre interstice laissé par les touches noires et blanches qui s’en délectent avec malice. A déguster sans modération !