Le quartet de Clélya Abraham clôture la 10e saison des jeudis du jazz au Théâtre Alexandre III, avant la soirée festive du 05/06. La pluie a cessé, le public a répondu présent. Une salle pleine en atteste.
La lumière est tamisée, la pianiste se glisse derrière le demi-queue pour une courte intro en solo.
Puis Ananda Brandão prend sa place à la batterie, Kévin Lazakis à la guitare et Samuel F’hima à la contrebasse. Ils enchainent par deux premiers morceaux emprruntés à l’album Atacama (Aztec Music 2025) « Sérénité » où la pianiste susurre une mélopée sans parole puis « Sao Paulo » sur rythme latino qui permet à Ananda Brandão de montrer l’étendue de son talent de batteuse.
Le set s’installe tranquillement, guitariste et contrebassiste ne quittent des yeux leur leadeuse que pour triturer leurs copieux pédaliers. Dans « Mystique » Kévin Lazakis nous offre un chorus dans un style proche de celui d’Allan Holdsworth avec ses notes étirées comme sorties d’un violon.
« I keep Moving » commence par un très joli duo guitare en arpèges et chant de Ananda Brandão puis les deux autres musiciens les rejoignent pour finir la ballade.
Belle complicité dans le groupe qui échange constamment des regards. La batteuse joue d’une façon qui rappelle Roni Kaspi (l’ex batteuse de Avishai Cohen). Très jeune, assise le dos bien droit sur le tabouret et une frappe sèche qui claque fort et pourtant, sans grande démonstration de puissance.
Dans certains passages on entend Samuel F’hima doubler sur ses cordes le jeu de la main gauche de la pianiste
alors que quelques temps après c’est au tour du guitariste de faire de même (à la quarte?) avec les trilles de la main droite de Clélya. Avec « Peyi » (pays) elle rend hommage – ou plutôt se reconnecte selon ses mots- avec la musique des îles caribéennes dont elle est originaire par son père. « Takout », un petit scat-song au piano très enlevé, nous emmène vers la fin.
Le concert se termine avec, en rappel, « Dear Soul », chanson douce, en anglais à deux voix, la batteuse prend aussi un micro, la contrebasse ronronne allégrement, la guitare harmonise le chant. Applaudissements soutenus et… lumière.
Le 17/04/25 au Théâtre Alexandre III –Cannes (06)