Programmation Imaginaire du Nice Jazz Festival

Le titre peut paraître surprenant, d’autant plus que la crise du CoVid-19 a entrainé l’annulation de la 26e édition du Nice Jazz Festival. Comme la place est libre, j’ai décidé de m’en attribuer la programmation et de produire MON festival. En tant que Directeur Artistique, ma première décision sera de relocaliser le festival dans les jardins des Arènes de Cimiez. La chaleur du mois de juillet est toujours plus agréable sur les hauteurs et la brise légère entre les oliviers me manque

Le plus compliqué commence maintenant : qui seront MES invités ? Cela reste un immense plaisir d’autant plus que je n’ai aucune contrainte budgétaire. Je fais ce qu’il me plait.  Le premier plaisir qui motive tout le reste : Miles Davis et John Coltrane en version « Kind of blue », avec le sextet de l’époque, sur la scène des Arènes. Nous connaissons tous la version de « So what » filmée pour la télé américaine mais les voir sur scène doit être exceptionnel. Et puisque John Coltrane est là, pourquoi ne pas profiter pour l’entendre jouer « A love supreme » ou « Alabama », tristement d’actualité en cette période. Et si Miles veut bien jouer face au public…

Difficile de ne pas poursuivre avec ceux qui ont marqué nos oreilles : Art Blakey and the Jazz Messengers, Donald Byrd, Freddie Hubbard, Lonnie Smith, Mc Coy Tyner, Max Roach, Joe Henderson, Bobby Hutcherson, Herbie Hancock… (j’en oublie des dizaines mais je ne peux pas mobiliser le jardin pendant un mois complet… quoique…).

J’aimerai une soirée consacrée à des voix qui m’ont touchées : Nina Simone, Billie Holliday, Ella Fitzgerald, Sharon Jones and the Dap- Kings, Sade, Mariah Carey. Il y a un intrus que je vous laisse deviner. Un indice devant votre journal : elle a tendance à surjouer, à crier et son chant manque d’âme. Un second indice : ses initiales sont MC et c’est la dernière personne dans la liste que je viens de citer. Si vous ne
trouvez toujours pas, je vais commencer à désespérer.

J’ai aussi envie d’inviter la scène londonienne qui continue d’être si créative et qui mélange à souhait des musiques très différentes : Alfa Mist, Kokoroko, Nubya Garcia, Ruby Rushton, Joe Armon-Jones, Yussef Kamaal (reformés pour l’occasion). Je sais que certains étaient déjà présents l’an passé mais ce n’est pas grave puisque je fais ce que je veux. D’ailleurs, rien ne m’empêche d’élargir à la scène actuelle avec les Ashley Henry ou Théo Crocker.

Je veux revoir des artistes qui m’ont ému lors de leur passage à Nice : Fred Wesley, Pee Wee Ellis et Maceo Parker réunis, le premier concert de The Roots ou celui de José James, Manu Dibango vivant. Je veux découvrir des artistes que je n’ai pas vu comme Fela Kuti ou comme Seu Jorge et Rogê.

Je veux voir un Jo Kaiat jouer à domicile et s’installer derrière son piano pour défendre son nouvel album. Accompagné par Avishai Cohen, Noam David, Gilad Abro et Ilan Katchka.

Je veux, je veux, je veux. Finalement c’est un exercice très égoïste alors que je n’ai qu’une envie : partager avec vous et découvrir.

Ecrit par Cyril Hely

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