#LiveReport : Nice jazz Festival Days #3 & #4 : Kurt Elling, Herbie Hancock, Donald Harrison, Dianne Reeves

Les deux derniers jours du Nice Jazz Festival 2023 apportèrent leur lot de grands moments.

Nous nous concentreront sur quatre de ceux-là qui nous ont particulièrement marqués. Tout d’abord le soul crooner jazzy Kurt Elling, Voix d’or et physique de playboy, qui oscilla entre blues, jazz et ballades, avec un grand talent d’entertainer et un charme certain. Professionnel jusqu’au bout des ongles, l’ancien soutien de Barack Obama délivra un spectacle de la plus belle facture, entre le show qui ne déparerait pas Las Vegas, (Sinatra n’est pas loin) et le le jazz le plus orthodoxe.  Louons le grand talent guitaristique de Charlie Hunter, baigné de blues. Un régaL

Ensuite, place Massena, le moment tant attendu : Herbie Hancock, 83 ans au compteur, et une énergie de jeune homme. Accompagné par un groupe très soudé, dans lequel brillait la trompette du néo-orléanais Terence Blanchard, Herbie nous offrit une vision oecuménique de son répertoire, passant des standards de sa plume « Cantaloupe Island » ou « Watermelon man » à des choses beaucoup plus récentes comme « Rock it » ou « Future shock » alternant le piano acoustique le Fender Rhodes et les synthétiseurs. Une promenade dans un répertoire qui reste un des plus beaux des XXème et XXI ème siècles. Et bravo encore à Mr Blanchard.

Le lendemain, un autre Néo-orléanais Donald Harrison nous ravissait avec un spectacle de la plus belle facture et de la plus haute tenue. Revisitant l’histoire du jazz, il enchaina un hommage à Sydney Bechet, à travers la version de ce dernier du fameux « Maple leaf rag » de Scott Joplin, puis à Charlie Parker pour un « Hot house » impromptu, à Miles Davis avec « Half Nelson », à John Coltrane avec « Impressions », avant de repartir sue un « cakewalk » typique de la Nouvelle Orleans et produire un groove d’enfer à la Dr John qui ne laissa pas les danseurs indifférents.

Enfin, la tant attendue Miss Dianne Reeves, qu’on n’avait plus vue dans la région depuis son concert exceptionnel à Ramatuelle en…. 2003 !

Toujours impressionnante et affable, la « First Lady of Jazz » comme l’on surnommait Ella Fitzgerald à la grande époque nous surprit, et nous ravit avec un concert qui commença par une reprise très personnelle inspirée du fameux « Dreams » de Fleetwood Mac, groupe à la fois anglais et Californien, avant d’enchaîner sur une mélopée africaine, entièrement « scattée », puis se lança dans une interprétation magnifique de classicisme et de rigueur du standard « Someone to watch over me » de George  Gershwin, popularisé par… Ella Fitzgerald. Elle était accompagnée de John Beasley au piano, Romero Lubambo à la guitare; Reuben Rogers à la contrebasse, et Terreon Gully à la batterie. Elle créa ensuite la surprise en nous présentant son invitée, une jeune chanteuse sud coréenne, avec qui elle interpréta un duo improvisé avant de lui laisser le place pour une relecture du standard « Lady be good ». Pour elle la scène est un espace sacré :

« Je ne pense pas qu’il y ait un autre endroit où je sois aussi libre. Tout ce que je ressens, tout ce que je veux dire, je le fais sur scène »,

affirme-t-elle. Elle le prouva encore une fois.

https://www.nicejazzfestival.fr

Ecrit par Gilbert D'Alto

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