#R.I.P : Gilbert D’Alto, une voix incontournable du jazz azuréen s’éteint.

Le jazz azuréen perd l’une de ses plus grandes plumes. Gilbert d’Alto, journaliste passionné et figure centrale de la scène musicale à Nice, nous a quittés à l’âge de 70 ans. Né à Cannes en 1954, Gilbert a grandi sous le soleil méditerranéen, mais c’est à Nice qu’il a écrit les plus belles pages de sa carrière, devenant une référence pour les amateurs de jazz de la région et au-delà. Dès son adolescence, il se passionne pour le jazz, influencé par les grandes voix américaines et la richesse des artistes locaux.

Après des études en lettres, il rejoint la presse culturelle régionale, d’abord en tant que chroniqueur pour des journaux locaux avant de s’imposer dans des publications nationales, tout en restant fidèle à sa région d’origine. Gilbert d’Alto était une plume majeure de Le Jazzophone, de La Strada, et sur Agora Côte d’Azur où il a signé pendant des décennies des chroniques et critiques vibrantes, mêlant rigueur et amour pour la musique.

Son écriture, à la fois élégante et accessible, traduisait une profonde connaissance du jazz, qu’il abordait sous toutes ses facettes : concerts intimistes dans les clubs niçois, festivals prestigieux comme celui de Nice et de Juan-les-Pins, ou encore portraits de musiciens. Il était également un ardent défenseur de la scène locale, offrant à de nombreux artistes émergents une tribune pour se faire connaître.

Gilbert était bien plus qu’un journaliste : il était un passeur de culture, un conteur d’histoires humaines et musicales. Ses collaborations avec les musiciens et les institutions culturelles de Nice témoignaient de son engagement indéfectible pour faire rayonner la musique. Ses amis se souviendront de son rire chaleureux, de ses anecdotes colorées sur ses rencontres avec des légendes du jazz, mais aussi de son écoute attentive malgré sa mauvaise fois légendaire !

Il laisse derrière lui un héritage immense. Ses articles, empreints de sensibilité et de passion, resteront des archives précieuses pour comprendre le jazz de la Côte d’Azur et son évolution au fil des décennies. A tous ceux qui l’ont connu, la scène culturelle niçoise adresse ses condoléances les plus sincères.

Adieu, Gilbert d’Alto, et merci pour la musique

LA NOTE BLEUE A LE BLUES

Devenu spécialiste nécrologique ces derniers temps, c’est la première fois que j’ai la grande tristesse d’annoncer celle d’un de nos compagnons de route : Gilbert D’Alto nous a quittés le 25 novembre 2024, il venait de passer le cap des 70 ans, en août dernier.

Fatigué, son état avait empiré ces derniers temps… David Benaroche, ami et directeur du magazine Le Jazzophone, l’a aidé tant qu’il pouvait, jusqu’au désespoir de le voir glisser dans un enfermement et un repli presque suicidaire. Rédacteur au Jazzophone, Gilbert a aussi été notre “Monsieur Jazz” durant de nombreuses années, très connu des musiciens de la région, mais aussi de tous les… barmen ! Ses Ray-Ban noires vintage et sa voix éraillée faisaient de lui une icône de la Nuit. D’ailleurs, ce timbre fut lui aussi très connu grâce à la Agora Côte d’Azur qui aida au développement de son talent de tchatcheur et d’expert de la Note Bleue. Chacun a essayé de le soutenir comme il pouvait…

Gilbert était un mec rare, un amoureux de littérature américaine, un nightclubber… Un artiste dans son genre. Un poète urbain qui nous a tous marqués. Il a fait revivre cet esprit jazz, avec abnégation et brio dans une période où l’on publiait peu sur cette musique. Il a été, avec Christophe Juan, l’un des fondateurs de la rubrique dédiée à cette musique dans La Strada. Nous n’aurions jamais eu l’audace de la tenir sans eux… Gilbert avait également co-signé, aux côtés de Frédérica Randrianome-Karsenty et Daniel Chauvet, l’ouvrage Nice Jazz : L’histoire d’un festival, publié en 2018. Il n’a jamais abjuré sa foi en la musique, la littérature et la fête. Il était aussi un séducteur, grand amoureux de la gent féminine. Un peu aristo, un peu freak, il avait le charme de ces poètes américains, toujours sur la route, comme John Fante qu’il vénérait, sans moyens, mais toujours partout. Là où, d’après lui, il y avait le “groove”.

La nouvelle de cette fin esseulée à seulement 70 ans est tombée, comme ça ! Comme un couperet. Ce lent glissement solitaire reste une énigme pour nous. Un décrochage final, un pied de nez à la bien-pensance pour ce héros de la nuit. “À l’Est de l’Eden”, il retrouvera certainement nos amis musiciens, lui qui les aimait tant. Il se débrouillera certainement pour être en carré VIP, il a toujours su trouver des “coupe-files” avec élégance et un swing irremplaçable. Salut l’ami, pense à me garder un verre et un siège pas trop loin de la scène, je sais que tu y es déjà….

Michel Sajn

Ecrit par David Benaroche

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