#Portrait : Frédéric Viale

S’il n’est d’instrument plus évocateur de Paris,  de Piaf, des «titis, des grisettes »  comme disait Brassens que l’accordéon ; c’est pourtant sur la Côte d’Azur, et plus particulièrement dans la région cannoise que ce  symbole de la France éternelle retrouva, grâce à quelques musiciens, une jeunesse jazzistique . Nous nommerons ici bien sûr Richard Galliano, star internationale, René Sopa, et surtout Frédéric Viale

Ce musicien d’exception, auteur de quatre albums (chronique du dernier d’ailleurs dans ce numéro)  Frédéric débuta par le traditionnel musette, qu’il apprend avec Lucien Galliano, père de Richard, et découvre plusieurs maîtres de l’accordéon et du jazz, Astor Piazzolla, Richard Galliano, Stéphane Grappelli et Django Reinhardt qui l’influenceront et lui montreront la voie. Le jeune homme qu’il est devenu se produit désormais dans les bals, et joue le répertoire de gens comme Gus Viseur ou Jo Privat,  qui furent de leur temps, eux aussi influencés par le jazz. Il est également boulimique de musique et dévalise les rayons disques pour se procurer de la musique classique, manouche, latine, afro, brésilienne, argentine, en plus du jazz dont il devient un passionné.

Il continue de jouer dans les dancings, mais son talent est vite remarqué par ses pairs, qui l’encouragent à se lancer. Parmi eux, Jean-Marc Jafet qui l’invite à jouer avec lui,  Jean-Pierre Como qui participera au premier album de Frédéric sorti en 2004. Il se produit ensuite  sous son  nom avec quelques-uns des meilleurs jazzmen de la région : Fred D’Oelsnitz, Thierry Galliano et son fils Thomas, Jafet déjà cité, Nicolas Luchi, et collabore également et jusqu’à ce jour avec la chanteuse et compositrice Deborah de Blasi. En 2008, son talent lui permet de sortir, toujours de manière indépendante son deuxième album « Lames Latines « qu’il enregistre entre Paris et Rio avec André Ceccarelli, Diego Imbert, Marcia Bahia.

Il participe également à des soirées exceptionnelles à l’Opéra de Nice ainsi qu’avec le Nice Jazz Orchestra dont il fut le soliste invité. Parvenu à une renommée certaine dans le monde du jazz, il fonde le trio avec lequel il continue de produire aujourd’hui et que pour notre part nous avions découvert à La Nuit du Jazz Agora Côte d’Azur 2012 :  trois musiciens brésiliens l’accompagnent désormais , le guitariste Nelson Veras, le bassiste  Natalito Neto et le batteur Zaza Desiderio, auquel se joint parfois le saxophoniste italien Emanuele Cisi, et c’est avec cette équipe qu’il enregistre ses deux albums suivants «  La belle chose «  et «  Racines du ciel »

Quelques mots du style de Frédéric : ample, généreux, chaleureux, son jeu d’accordéon et de bandonéon mêle tango, bossa-nova,  valse musette, jazz et flamenco, dans une perpétuelle  et étourdissante sarabande de notes dont la richesse n’a d’égale que la virtuosité, un musicien à qui l’expression «  les pieds sur terre et la tête dans les étoiles ‘’ s’applique parfaitement.

https://www.fredericviale.com

Ecrit par Gilbert D'Alto
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