#CHRONIQUE La Trilogie du Centenaire

 

 

Christian Scott  The Centennial Trilogy / Stretch Music 2017

La trilogie du centenaire.

Par David Rompteau

Roulez tambours, préparez le gumbo et  lancez les « beads » de Mardi gras si chers aux habitants de la Nouvelle Orléans. Christian Scott l’enfant du pays,  a marqué de son empreinte l’année 2017 ; celle des cent ans  du premier enregistrement de musique Jazz ; avec trois albums. Regardons  de plus près.

Avec Ruber Rebel, la musique se veut roots, africaniste, profonde, sorte d’écrin aux envolées du trompettiste Néo Orléanais qui s’en donne à cœur joie. Cet album ravira les fans de la première période du musicien. Diaspora  fait la part belle aux accompagnateurs de Christian Scott, dans la pure tradition des entertainers. Le disque est ponctué d’interventions de guests, concept que le musicien adore. La musique proposée se veut éclectique, raffinée et les arrangements soignés. Brillant ! Enfin, avec  The Emancipation Procrastination le musicien nous transporte dans le très, très pointu. Politique, engagé, ce dernier opus de la trilogie, assez proche de l’univers de  Stretch Music est un vœu d’espoir  porté à la face du monde pour ne pas avoir des « dirigeants incapables et mauvais »  et on se demande à qui le musicien peut bien penser. Cet album clôt à merveille le trio du cru 2017 de l’artiste.

Roulez tambours, préparez  le gumbo et  lancez les « beads » de mardi gras. Christian Scott  fait partie des artistes qui ont fait, font  et feront pour longtemps encore nous l’espérons, l’histoire du jazz !

 

www.christianscott.tv

 

Ecrit par David Rompteau

#PORTRAIT Dizzy Gillespie

De tout temps, les hommes ont ressenti le besoin de s’accrocher à des mythes, des anecdotes croustillantes qui nourrissent leur imagination et leurs fantasmes en matière de musique.

Pour le rock, la seule évocation d’Altamont, de Newport 1965 et de Woodstock pour ne citer que ceux-là suffit parfois à donner une saveur délectable à la musique.

Il en est de même pour le Jazz et je vous invite à fermer les yeux.  Imaginez-vous dans la Big Apple à l’aube des années quarante…

Oui, vos paupières sont closes et en deux temps, trois mouvements, vous vous retrouvez au Minton’s Playhouse, 210 West Est 134 th ou encore au Monroe’s Uptown, 198 West 134 th en  plein Harlem  dans ce quartier mythique qui résonne comme un cri de ralliement  du mouvement black and proud.

Regardez bien la scène. Oui. De jeunes musiciens sont prêts à s’affranchir du son mainstream qu’a désormais le Jazz pour eux. Leurs noms ? Des inconnus notoires tels que Charlie Parker, Max Roach, Monk et Dizzy Gillespie. Dizzy : Le vertigineux.

Dizzy Gillespie aurait eu cent ans ce 21 Octobre 2017 et  il nous semblait important de rendre hommage à ce révolutionnaire. Dans l’inconscient collectif Dizzy ne serait-il pas désormais trop relégué au rang de simple homme charmant à l’humour ravageur ? Celui qui faisait gonfler ses joues à bloc, un peu comme un crapaud dans une trompette au pavillon incliné vers le haut. Trop réducteur ! Dizzy était bien plus que cela. Compositeur de nombreux standards, musicien novateur et technicien hors pair, Dizzy et ses amis vont bousculer et renverser les constructions harmoniques de leur musique. Adieu le swing ! Place au Be Bop pour Dizzy et sa bande de joyeux larrons ! Ils vont mettre le feu aux clubs de la 52ème avenue et  mythifier une époque et un son ! Des avalanches de notes jouées à une vitesse supersonique, des cascades de sons dans un déluge sonore  qui laissent stupéfaits les spectateurs. Une tempête. Le jazz sera métamorphosé à jamais. Pour notre grand plaisir.

Lassé des gigs de musiciens de quartets et autres quintets de clubs, fatigué de la vie dissolue du « Bird »  (il retournera cependant enregistrer avec lui), Dizzy entrevoit d’autres styles  et surtout de nouveaux horizons.

Cap  sur  l’introduction de la musique latine dans son jazz.  Des couleurs du sud dans sa sonorité et son phrasé. Nouveau tournant. Jusqu’au bout Dizzy prouvera que seul l’amour de la musique compte et ses passages télévisuels où il sait s’auto parodier seront savoureux. Souvenez-vous par exemple de sa prestation au Muppets Show. C’est dans ce programme, qu’enfant je l’ai découvert.

Plus que jamais le Be Bop et son héritage sont vivants. Je ne sais s’il en sera de même pour vous, mais moi, en écrivant cet hommage, j’ai ressorti mes disques, du style de ce « Bird and Diz » de 1952 paru chez Verve  et je n’ai vraiment pas envie de les ranger.

Oui les mythes et légendes restent, alors je ferme encore une fois les yeux, pose le bras de la platine sur mon disque et retourne à Harlem, là où tout a commencé, Monsieur Dizzy.

Ecrit par David Rompteau

GREGORY PORTER NAT « KING » COLE AND ME.

Qu’on se le dise, Gregory Porter, le géant Jazz/Soul s’impose mais peut être pas là  où nous l’attendions. En effet, fort du succès de ses derniers albums Be Good, Liquid Spirit, Take me to the Alley ainsi que son Live in Berlin tous plus  gorgés les uns que les autres  d’une grosse dose de soul fortement communicative,  le natif de Sacramento a décidé de retourner à ses fondamentaux, à sa base et à la musique qui le berçait enfant.

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Ecrit par David Rompteau

Les Brasseurs de vent. Youngblood Brass Band en concert au Forum Nice Nord le 2 Novembre 2017

Dans le cadre des Nice Jazz Festival Sessions et avec Panda Events le Youngblood Brass Band revient proposer sa musique dans la baie des Anges le jeudi 2 novembre 2017 au Forum Nice Nord. Certains ont en mémoire leur passage en mai 2011 au Cedac de Cimiez qui cristallisa de nombreux esprits. Le Youngblood Brass Band distille depuis presque 20 ans déjà un cocktail inimitable. En voici la recette :

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Ecrit par David Rompteau

#JAZZ&WORLD Tony Allen retour à la source

 

L’Afrobeat drummer Tony Allen décidément sur le toit du monde à 77 ans après son EP « A Tribute to Art Blakey And The Jazz Messengers » sorti en Mai, histoire de rendre un émouvant hommage à son modèle Art Blakey , arrive avec un album dont on peut penser qu’il sera la pierre angulaire de sa majestueuse discographie. Avec « The Source », le natif de Lagos réalise en effet un rêve d’enfant, lui qui est un des pères fondateurs de l’Afrobeat, graver un album pour le mythique label « Blue Note ».

Comme son maître si attaché à l’Afrique dont il n’est pas nécessaire de rappeler les états de service au sein de la prestigieuse «  maison note bleue », il touche les étoiles, marche sur le ciel survolant la terre rouge du continent originel, surfe sur les vagues du golfe de Guinée de son Nigéria natal.

La consécration pour Tony Allen qui n’a jamais aussi bien joué de la batterie et surtout n’a jamais été aussi libre et puissant qu’aujourd’hui dixit son saxophoniste Yann Jankielewicz qui marche sur les sentiers de la planète avec lui depuis maintenant dix ans. Ici tout n’est qu’intégrité, esthétisme sonore.

L’album, est enregistré exclusivement en analogique, philosophie vertueuse dont se réclamaient les fondateurs de Blue Note, Alfred Lion et Marx Margulis. Les harmonies rejoignent par leur nature hybride l’humain tout entier, le jazz n’étant en réalité ici qu’un mode de navigation permettant de remonter à la source africaine, aux origines de toutes les sonorités, des vibrations sincères.

De ses années de compagnon de route de Fela Kuti, Tony Allen a conservé sa patte unique d’arrangeur et cette incroyable capacité d’offrir des images à nos oreilles vite captivées par les changements, les couleurs en évolutions permanentes qui forment un canevas harmonique indéfinissable, une musique philosophique, voire mystique. Les morceaux se suivent pour former un tout. Les griots offrant un message universel de paix, d’amour.

Ses musiciens de toujours sont de la fête, mais également le prodigieux saxophoniste Rémi Sciuto et le tromboniste Daniel Zimmermann sont au service d’une musique qui offre beaucoup de liberté aux solistes. En plus de ce casting de onze musiciens, s’ajoute l’ami de longue date du batteur, Damon Albarn qui doit être ravi de participer à ce qui est déjà un album majeur.

L’Afrique plus que jamais au service du jazz : quoi de plus de normal que de retourner à la source ?

www.tonyallenafrobeat.com

Ecrit par David Rompteau

TYMANSKI YASS ENSEMBLE ” FREE TIBET”

L’heure est matinale et je compte les lumières des voisins qui s’allument une à une. C’est l’heure des yeux qui pleurent encore de la nuit, qu’elle fût douce ou moins bonne. C’est la moment du bol de café : il est tôt et c’est un moment prétexte à la rêverie et au voyage …

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Ecrit par David Rompteau

Persona Non Grata


C’est le cœur meurtri et choqué devant les images de mon poste de télévision que je prends la plume chers lecteurs. Décidément de tous temps les hommes ont eu la fâcheuse tendance de croire que leur race se devait d’être supérieure à celle des autres. Et c’est bien entendu l’actualité qui me conduit, une fois de plus à cette réflexion.

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Ecrit par David Rompteau

Carte Postale Sonore. 

Chez Tommy’s Joynt à San Francisco . Lucie Rompteau.

Chers lecteurs, chères  lectrices, j’espère que vous vous portez bien. Les vacances sont propices au farniente accompagné de bons repas et j’avoue de bonnes siestes ! J’espère qu’il en est de même pour vous toutes et tous.

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Ecrit par David Rompteau

Chet Baker : « She was too good to me »

Chet Baker : « She was too good to me » 1974 CTI Records,

Simple et délicat, intime et mélancolique, le son de la trompette de Chet Baker est reconnaissable entre tous. Chet Baker fait en effet partie du club très fermé des musiciens identifiables dès les premières notes tel un Miles Davis, un Stan Getz ou un John Coltrane. Qu’il joue ou qu’il chante avec sa voix de velours, Chet Baker, lui qui fut l’un des principaux représentants du mouvement West Coast, a toujours une fragilité dans son approche.

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Ecrit par David Rompteau
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